Brioche ou pain ?

Découverte d’un nouveau lieu à Paris grâce à une exposition 😊 Elicec a ainsi pu découvrir la Conciergerie tout en déambulant à travers les vitrines contenant des objets liés à une personnalité féminine de l’Histoire de France. La phrase prononcée par cette personne est restée dans les annales : « Qu’ils mangent de la brioche ! »

Avez-vous trouver la femme mise à l’honneur dans cette exposition ?

C’est l’une des rares figures de l’Histoire qui a suscité autant de représentations, (encore de nos jours !) surtout après sa mort. Chaque époque et chaque groupe ont voulu construire « leur » reine, passant de la traîtresse étrangère à la figure martyre, d’une héroïne adolescente à une mère exemplaire, d’une femme de culture à une icône de la mode. Chaque pays a sa propre vision de Marie-Antoinette, que ce soit au Japon, aux États-Unis ou en Angleterre.

L’exposition « Marie-Antoinette. Métamorphoses d’une image » souhaitait comprendre le pourquoi de cette surmédiatisation mondiale, en passant par l’histoire visuelle mais également par une approche critique des images. L’exposition a été installée dans le lieu où la reine a passé les dernières semaines de son existence.

Elicec vous propose de partir à la découverte du personnage et des influences qu’elle a eu sur les artistes jusqu’à aujourd’hui !

Cela débute avec les principaux documents juridiques et objets utilisés lors de son passage à la prison de la Conciergerie, dans le « couloir de la mort ».

Elle passe dix semaines dans sa cellule, avec de rares visites, dans l’attente de son procès, du verdict et de son exécution le 16 octobre 1793. De nombreuses représentations de sa détention vont voir le jour sous la forme de portraits, de gravures. Un « premier culte » se met en à ce moment-là en diffusant une image pieuse de Marie-Antoinette.

Elle devient un exemple de la notion de « célébrité » à la fin du 18e siècle : tout en étant un personnage publique (elle est tout de même reine de France !), elle revendique un espace privé, qui lui appartient. Ce qui engendre une envie d’en connaître beaucoup plus sur cette personnalité, car il s’agit d’une chose inédite dans la monarchie française, ou jusqu’à présent tous les moments de la vie des monarques étaient publics.

Jusqu’à présent le mécénat royal est toujours associé au roi, Marie-Antoinette change cela de par ses goûts, ses choix et ses dépenses en matière de culture, elle touche à tout : le théâtre, la mode, le mobilier, la porcelaine, l’architecture, l’art des jardins… Elle devient un véritable mécène royal !

Elle permet ainsi à des artistes, telle que Elisabeth Vigée Le Brun, de se faire connaître dans un monde où l’homme est omniprésent. Vigée Le Brun devient la portraitiste attitrée de la reine. Elle réalise plusieurs portraits, certains donnent l’impression de vouloir ôter la charge royale des épaules de la reine ou de lui donner une douceur. Les portraits plaisent mais la polémique est de la partie ! Ces différents portraits seront revisités par les artistes modernes et contemporains, avec plus ou moins d’humour 😉

L’image de la reine est déjà très présente lors de son procès et de son exécution : l’exposition met en avant que toutes les traditions rivales (royaliste et républicaines) se retrouvent dans la représentation de la mort de la souveraine. Pour certains, il s’agit de représenter la grandeur d’âme du personnage, tandis que de l’autre, il s’agit d’un récit fondateur du nouveau régime politique. D’ailleurs, c’est son entrée et non sa mort qui sera mise en scène, touchant ainsi tous les supports durant l’histoire, allant des représentations en cire au cinéma.

Marie-Antoinette a soulevé de nombreuses émotions : la passion mais également la haine avec de violentes attaques. Les représentations qui sont légions prennent appui sur le corps de la reine : vénéré comme des reliques ou bien considéré comme corrompu et obscène.

Avez-vous fait votre choix concernant Marie-Antoinette ? Est-elle une sainte ou une prostituée ? Une martyre ou une pécheresse ? Une mère ou une bête monstrueuse ? Une princesse idéale ou une reine scélérate ? Tels sont les images qui sont véhiculées à propos de la reine. Voici quelques exemples de gravures la représentant plutôt comme un monstre.

Malgré cela, Marie-Antoinette reste une personne associée à la mode et notamment aux cheveux. Tous les artistes d’aujourd’hui s’inspirent de cette mode « à pouf » ou « à la belle poule », coiffes confectionnées par le coiffeur Léonard au début des années 1780, que l’on retrouve dans la mode, les arts ou encore la publicité.

Pas de cheveux sans tête ! Le thème de la tête coupée est omniprésent dès que le nom de Marie-Antoinette est prononcé, car sa tête a été montré à la foule par le bourreau après son exécution. On retrouve cette imagerie sanglante sous toutes les formes : jouets morbides ou ludiques, poupées en porcelaine…

Voici une des œuvres qui a attiré l’attention d’Elicec : réalisé par le photographe Erwin Olaf en 2000, intitulé « Royal Blood Marie-Antoinette 1793 ». La série des « Royal Blood » a permis au photographe de connaître un succès mondial, série alliant séduction et morbide. Voici comment il représente Marie-Antoinette : tête coupée à la main, figée dans une éternelle adolescence, avec une blancheur de peau qui lui permet de surpasser la mort. Le sang coule à flot comme sur l’échafaud, mais elle nous regarde pleine de vie, comme pour nous dire que la vie continue…

Terminons notre tour dans la Conciergerie avec l’affaire qui associe à jamais Marie-Antoinette à une femme dépensant énormément d’argent pour son bon plaisir : l’affaire du collier de la reine ! Véritable escroquerie qui éclabousse la famille royale. Le roi et la reine refuse de payer pour cette rivière de diamant au vu du prix (deux vaisseaux de ligne !) et pourtant les escrocs vont embobiner le prince-cardinal Louis de Rohan en lui promettant les faveurs de la reine si l’achat se faisait en secret… tout cela aboutira à un énorme scandale ! Et voici l’objet du crime 😊

L’exposition étant terminée, cela ne vous empêche absolument de découvrir ce lieu tout au long de l’année. Voici le lien pour préparer votre visite : http://www.paris-conciergerie.fr/

3 réflexions sur “Brioche ou pain ?

  1. Bonjour – Evidemment, la Reine Marie-Antoinette n’a jamais prononcé cette phrase.
    Vous me faites découvrir cette malheureuse exposition très peu respectueuse de la Reine martyre devant laquelle on ne peut que s’incliner.
    J’ai vu en 2008 la très belle exposition du Grand Palais consacrée à  » Marie-Antoinette  » et je vous recommande le grand catalogue ainsi que la Bibliographie consacrée par la Bibliothèque nationale de France au  » Style Marie-Antoinette ». Je vous recommande également le livre consacré par les Frères Goncourt  » chevaliers de la Reine « , à la Reine Marie-Antoinette, toujours réédité depuis sa parution au XIXème siècle.
    Bien à vous
    France FOUGERE

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  2. Pingback: Brioche ou pain ? | Raimanet

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