Détour dans le Beaujolais

En cette dernière journée du congrès à Lyon, nous sommes allés nous balader dans le Beaujolais. Direction un domaine viticole où nous sommes restaurés avant de découvrir le Val d’Oingt. Mais commençons par un peu d’informations sur le Beaujolais.

Le Beaujolais est une région naturelle française située au nord de Lyon, s’étendant sur le nord du département du Rhône, le sud de la Saône-et-Loire et le nord-est de la Loire, de la vallée de la Saône aux monts du Beaujolais (Massif Central) en passant par les coteaux orientaux voués à la vigne.

Le Beaujolais correspond à une ancienne baronnie, dont la capitale était Beaujeu, particulièrement connue grâce à la régence d’Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, durant la minorité de son frère Charles VIII de 1483 à 1491.

« La viticulture dans la région du Beaujolais remonte à l’époque romaine, bien qu’il soit probable que les Gaulois aient déjà cultivé la vigne sur ces terres avant l’arrivée des Romains. Lorsque ces derniers ont conquis la région, ils ont apporté avec eux des techniques de viticulture avancées et ont commencé à cultiver des vignes à grande échelle. Ils ont vite découvert que le sol granitique et les collines douces du Beaujolais étaient particulièrement propices à la culture de la vigne. Les vins produits étaient déjà appréciés pour leur qualité, et ils étaient souvent transportés le long des voies fluviales pour être consommés dans toute la Gaule.

Au fil des siècles, la viticulture s’est intégrée à l’économie locale et est devenue une partie importante de la vie des habitants du Beaujolais. Au Moyen Âge, le vin était souvent utilisé comme monnaie d’échange ou comme paiement pour les services rendus. Les moines, particulièrement ceux de l’abbaye de Cluny, ont joué un rôle crucial dans le développement de la viticulture beaujolaise à cette époque. Ils ont non seulement cultivé la vigne, mais ont aussi développé des techniques de vinification qui ont permis d’améliorer la qualité des vins.

Cependant, ce n’est qu’au 14ème siècle que la viticulture beaujolaise a connu un véritable essor, grâce à l’édit de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, qui a interdit la culture du Gamay en Bourgogne en 1395. Ce cépage a alors trouvé refuge dans les sols granitiques du Beaujolais, où il a pu s’épanouir pour donner naissance à ce qui deviendra le vin emblématique de la région. Ainsi, ce sont ces événements historiques et ces influences culturelles qui ont façonné la viticulture beaujolaise telle que nous la connaissons aujourd’hui. » (extrait di site https://www.bienboireenbeaujolais.com/histoire-origine-vins-beaujolais.html)

Notre journée se termine par un détour dans le Val d’Oingt, petit village perché sur les hauteurs du Beaujolais et dans le Pays des Pierres Dorées.

Cette position est stratégique pour pouvoir surveiller les voies de communication et notamment la voie romaine d’Agrippa partant de Lyon, entre la Saône et la Loire, deux territoires ennemis que sont le Beaujolais et le Lyonnais.

Durant le Moyen Âge cette fonction de surveillance perdure et l’image du village se force à cette époque même si nous n’avons plus de traces de la motte féodale. C’est en déambulant à travers les rues sinueuses et aux couleurs chaudes que nous pouvons lire cet héritage avec le nom des rues « Tyre-laine », « Coupe-jarret » ou encore « Traine-cul ».

Sur les façades nous pouvons également apercevoir des petits robinets (cannelle), qui étaient installés sur les portes et utilisés par les vignerons. Des aménagements pour conserver les aliments lorsque les réfrigérateurs n’existaient pas encore avec un espace aménagé pour faire sécher les légumineuses. En plus de cet aménagement, notre collègue nous arrête sur ce qui est appelé la « frise génoise » : c’est un avant-toit avec plusieurs rangées de tuiles superposées et le nombre de rangées dépend de la richesse du propriétaire.

La visite se termine en arrivant au point culminant du village, l’église saint Mathieu, construite au 13e siècle, remplaçant la chapelle du château. Elle fut remaniée au 19e siècle. Pour admirer les culs de lampe aux effigies de Guichard IV, sa femme et ses enfants dont Marguerite qui fut considérée comme une des premières poétesses dont on ait des traces (elle rapporte ses expériences mystiques et ses visions dans Miroir), il faudra monter l’escalier pentu de 40 marches.

Le village est aussi connu pour son patrimoine tegulaire, c’est-à-dire les tuiles. Au 18e siècle, il y avait pas moins de 25 fours en activité. Une carrière près du château de Prony s’installe après une prospection minière infructueuse en 1842. Cette tuilerie qui garde les techniques artisanales tout en se modernisant passe de génération en génération et le fruit de ce travail se retrouve sur les châteaux et monuments alentours tels que le Monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse), les aqueducs de Beaunant, sur les cathédrales de Lyon, Vienne et Grenoble, sur la basilique de la Fourvière ou encore sur la Grande Chartreuse (Isère).

Et c’est avec les tuiles que je termine ma série d’articles sur les découvertes réalisées pendant le congrès de Lyon (désolée pour le temps de rédaction et de publication qui s’est prolongé sur plusieurs mois)

A très vite pour de nouvelles découvertes ! 😊

Voici le lien vers le site de l’association ANCOVART : https://www.ancovart.fr/

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6 réflexions sur “Détour dans le Beaujolais

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