Se fondre dans le paysage …

Pour cet article, direction le musée du Louvre-Lens et sa nouvelle exposition temporaire sur le thème du paysage. Genre pictural qui n’a pas toujours été au beau fixe, il est pourtant un incontournable : il permet la contemplation, la relaxation et l’évasion vers d’autres mondes. Le paysage va être régulièrement rattaché à la création par les dieux créateurs, qui seront le prétexte pour représenter la nature. Les techniques s’améliorent pour donner plus de réalité, plus de profondeur et d’épaisseur. Tout comme le monde a été créé en plusieurs étapes, le paysage suivra la même logique : création de motifs récurrents, combinaison des éléments naturels et météorologiques.

L’exposition permet ainsi d’entrer dans le paysage et ses composantes sans se prendre la tête. La scénographie colorée et dynamique est un atout pour la contemplation des œuvres exposées. Vous êtes prêts ? Il est temps d’entrer dans l’univers des paysages 😊

Le paysage comme création des mondes. Le paysage est une construction culturelle qui évolue avec les siècles. Les êtres humains vont inventer des mythes fondateurs pour expliquer la création du monde. Dans la majeure partie des cas, les mythes et légendes reposent sur des divinités à forme humaine ou animale, qui symbolisent un élément. Par exemple, chez les Égyptiens, la déesse Nout est le Ciel, le dieu Geb la Terre. Cette vision anthropomorphe de la nature est toujours présente de nos jours (langues, poésie) renvoyant ainsi toujours des éléments à des êtres humains.

Les divinités qui créent les mondes sont même parfois comparées à des artistes. Le monde est un chef d’œuvre. Pendant la Renaissance, l’idée émerge que lorsqu’un artiste peint un paysage, il créé un nouveau monde, un nouveau Paradis, comme Dieu a pu le faire avant lui, dans la religion chrétienne.

La peinture de paysage n’est pas aussi évidente, facile que nous pourrions le penser. Pourquoi ?

Si nous nous plaçons trop près de ce que nous peignons, nous nous retrouvons avec le portrait d’un arbre ou d’un rocher. Cependant, en étant trop éloigné du sujet, nous pouvons arriver à la représentation de toute une aire géographique, d’une carte où tout se mélange tel un magma de couleurs. Ainsi, trouver la bonne distance est essentielle. Les manuels édités à destination des apprentis et des artistes proposent la théorie suivante : une distance très rapprochée afin de pouvoir étudier les éléments les uns après les autres, pour mieux s’éloigner et mieux les assembler. Deux manuels de Nicolas Mandevare et de Katsushika Hokusai sont exposés, reprenant ce principe. Ces travaux de près sont visibles dans les carnets de dessins et croquis préparatoires des artistes.

Grâce à ces exercices, l’artiste s’entraîne ainsi à reproduire ce qui est appelé « les ornements de la nature ». Dans cette catégorie, nous demandons : les arbres, les rochers, les nuages, l’eau.

La difficulté étant de réaliser ces ornements dans le sillage des maîtres qui ont précédé mais … en les peignant « sur le motif », c’est-à-dire en extérieur, en plein air comme si le peintre posait son chevalet de travail devant son modèle. Tout le travail de création, de composition du paysage final se réalise le plus souvent en atelier, plus tard après mûre réflexion…

Arrêtons-nous sur deux ornements qui sont le plus souvent indissociables : l’arbre et le rocher. L’arbre a pendant très longtemps été le symbole de la vie, mais il quitte petit à petit ce statut pour devenir un individu propre qui va être scruté dans les moindres détails par les artistes. L’arbre est fondamental dans une œuvre : il permet à la fois de cadrer le sujet, d’ordonner la composition mais aussi d’orienter le regard du spectateur. A contrario, le rocher devient l’élément imposant dans une composition, il est vieux comme le monde, témoin silencieux de tout ce qui se passe autour de lui. Tout comme l’arbre il devient un élément fondateur pour l’échelle du paysage, il suffit presque d’adapter la taille de celui-ci pour avoir des prototypes de montagnes gigantesques comme miniatures.

Changeons de tons pour quitter les teintes terrestres et se tourner vers les teintes bleutées représentées à travers le ciel et les eaux. Ces deux éléments ont une puissance pour le spectateur. A la fois chaotique lorsque les éléments se déchaînent lors des tempêtes et des orages, l’eau et le ciel peuvent être apaisant, calmant lorsque la nature est au repos. Source de contemplation et de rêverie, ou encore de l’oubli de soi et du monde.

L’eau et le ciel ne peuvent pas être saisis physiquement contrairement aux arbres et aux rochers. Ils sont constamment en train de changer devenant un véritable défi pour les artistes. Comment réussir à fixer cette atmosphère vaporeuse des nuages, le caractère fluide et mouvant du ruisseau ?

Un élément est indispensable, faisant la liaison entre le ciel et la terre : c’est la ligne d’horizon. Unissant et séparant les deux parties de la nature, du tableau. Contrairement à l’arbre qui réalise une séparation, une ligne verticale, l’horizon quant à lui plat, horizontal.

Les « ornements de la nature » que nous venons d’évoquer permettent de construire le tableau de manière classique. Mais ils peuvent aussi devenir complètement imprévisible quand l’artiste les utilise pour donner de la dynamique, en les incurvant, en les pliant selon ses envies.

La composition d’un paysage est régie par un certain nombre de règles : combinaison des ornements de la nature et des motifs, qui n’ont rien en commun d’un premier abord mais qui doivent être cohérent sur la toile. Le terme « grammaire » est utilisé pour évoquer ces règles, un peu comme un manuel d’utilisation, un alphabet. Il doit être apprivoiser par les artistes, ce qui complique c’est l’évolution de cette grammaire en fonction de l’ajout des artistes, des nouvelles techniques mais aussi des mouvements artistiques qui se succèdent. Ainsi, un artiste doit apprendre la grammaire des prédécesseurs et intégrer les nouveautés comme la peinture sur le motif, qui se déroule en extérieur. Cette pratique en plein air prend de l’importance au moment de la Renaissance, qui ne faiblira pas jusqu’au 19e siècle.

En plus du dessin sur le motif en plein ait qui se démocratise (même si la pratique était sûrement déjà présente avant le 16e siècle, c’est l’utilisation de la peinture à l’huile en plein air qui se développe. Cette pratique est possible grâce à l’invention du tube de peinture en 1841. Avant, la peinture sur le motif se « réduisait » à réaliser des croquis et des esquisses pour ensuite revenir en atelier et s’occuper de la partie peintre à l’huile. Ainsi, grâce aux tubes, l’atelier se déplace. Il passe d’une salle réduite à l’immensité de la nature. Cela implique également le fait que l’artiste n’est plus obligé de repartir en atelier pour créer ses couleurs, il peut peindre entièrement son tableau dehors, devant son sujet.

Cette invention permet aussi de voyager beaucoup plus facilement, d’arpenter le monde plus ou moins connu et de le transmettre par le biais du point de vue qui est choisit par l’artiste. Ce qui est intéressant, c’est qu’un paysage n’est pas seulement abordable par le regard, on peut le contempler en imaginant des sons, des odeurs, des mouvements. Finalement, nous percevons un paysage plus que nous le regardons. Qui n’a jamais été tenté de s’imaginer à l’intérieur de la scène ?

En Occident, il y a eu le moment où le paysage devait être représenté le plus fidèlement possible, la vue devait être topographique. C’est-à-dire que la composition repose sur des règles de perspective, donnant ainsi la possibilité de représenter le volume des éléments. Cette perception bat son plein en Italie pendant le 17e et le 18 siècle, d’où son nom, la veduta (la vue)

Nous avons évoqué la nouvelle possibilité de peindre en extérieur, mais d’autres artistes comme Leon Battista Alberti (théoricien et architecte italien du 15e siècle) se demande pour quoi le paysage peint ne pourrait-il pas être celui visible depuis la fenêtre de son atelier. En effet, pourquoi pas ? Le fenêtre de l’atelier devient la fenêtre de cadrage sur la toile. Cependant, ce même théoricien indique qu’il faut être le plus fidèle possible. Par conséquent, il est important d’aller dehors afin de réaliser les compositions en contact avec le réel. Cela permet de limiter les créations, parfois superficielles, réalisées en atelier. Les voyages sont l’occasion de se peindre un carnet de croquis et esquisses lors des voyages en France et en Italie…

… mais également dans des contrées plus lointaines. La métamorphose du monde occidental, son expansion par le biais du colonialisme, les révolutions agricole et industrielle du 18e et 19e siècles, poussent les artistes toujours plus loin. Ils pensent trouver leur Paradis en allant dans un Orient fantasmé, territoire s’étendant du Maghreb à la Chine, voire plus loin encore. Dans un premier temps, ils peignent ces nouveaux paysages à la manière occidentale, pour ajouter petit à petit les nouveaux motifs naturels et architecturaux.

Un autre élément s’insère dans le tableau une fois la composition mise en place : le temps. Est-ce que la scène représentée se situe au lever ou au coucher du jour ? Pendant quelle saison ?

Les artistes peuvent réaliser des séries, ou des œuvres en pendant afin de représenter cette notion du passage du temps. Comme par exemple, une série des quatre saisons ou un diptyque avec d’un côté le lever du soleil et de l’autre le coucher de l’astre.

Au Japon, les techniques de reproduction sont particulièrement en phase avec ce travail en série. La gravure sur bois permet ainsi la diffusion des œuvres des artistes. Des artistes comme Katsushika Hokusai et Utagawa Hiroshige pratiquent avec brio cette technique.

La nature entre en collision avec la mesure de la vie humaine. Il ne s’agit pas du tout de la même échelle. D’un côté, la nature semble éternelle, immuable ; alors que la vie humaine est très brève. Ces paysages sont ainsi la possibilité d’avoir le mélange de la poésie et des émotions, harmonies et passions. Les paysages suivent le rythme de la nature…

Les émotions dont aussi retranscrites dans les peintures de paysage. Par exemple, les émotions fortes associées à la beauté du paysage peuvent être ressenties dans les sujets de tempête dans les œuvres flamandes du 17e siècle et traversera les âges pour arriver jusque sous la plume de l’auteur Edmund Burke avec Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau. Il évoque une « terre délicieuse » que les artistes vont retrouver dans les nuances de couleurs froides que l’on retrouve dans les paysages de glacier ou au contraire les couleurs chaudes de la lave des volcans pour explorer une palette chromatique plus chaude. La beauté de la nature, les émotions fortes mais aussi la fragilité des hommes sont réunis dans ces œuvres grandioses. Tout en étant un siècle où les paysages naturels son exprimés avec force sous les pinceaux des peintres, le 18e siècle est aussi le siècle de la Révolution industrielle qui marque le début d’un usage intensif de ces ressources naturelles pour faire progresser le monde humain, entraînant une bascule de la fragilité du côté de la nature et non plus du côté de l’espèce humaine.

Ce genre pictural est aussi une possibilité de représenter la nature à différents moments de l’année en utilisant les symboles ou les allégories. Durant l’Antiquité, les saisons et les heures prennent forme humaine pour ensuite être représentées à travers les activités humaines telles que l’agriculture, la chasse ou encore les divertissements. Deux exemples de ces représentations : les moissons pour l’été et le patin à glace pour l’hiver.

La Renaissance est une période de progrès scientifique mais aussi artistique. En plus de représenter la nature depuis la nuit des temps, les artistes vont désormais utiliser leurs pinceaux au service de la science et vice-versa afin de représenter de manière la plus naturelle et la plus précise possible la nature.  Et cela inclut les variations climatiques qui peuvent entraîner des conséquences sur la faune et la flore. Diderot écrit à ce propos : « c’est l‘artiste qui sait rassembler les orages, ouvrir les cataractes du ciel, et inonder la terre. C’est lui aussi, quand il lui plaît, dissiper la tempête, et rendre le calme à la mer et la sérénité aux cieux ».

La peinture de paysage est principalement faite pour être contemplé mais elle va aussi avoir un aspect utilitaire dans le monde du théâtre avec les décors de scène. Ces paysages se retrouvent ainsi sur les toiles de fond pour accompagner les acteurs. Les peintres sont ainsi régulièrement demandés pour la réalisation de ces décors-paysages, ils donnent vie à l’espace le temps d’une scène et permet aux spectateurs de s’imprégner de l’atmosphère pour apprécier d’autant plus de l’action se déroulant sous leurs yeux. Le décor-paysage est l’indicateur de l’époque, du pays, de l’heure, de l’ambiance et du contexte.

« Celui qui fait parfaitement des paysages est au-dessus d’un autre qui ne fait que des fruits, des fleurs ou des coquilles. Celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que ceux qui ne représentent que des choses mortes et sans mouvement ; et comme la figure de l’homme est le plus parfait ouvrage de Dieu sur la terre, il est certain aussi que celui qui se rend l’imitateur de Dieu en peignant des figures humaines est beaucoup plus excellent que tous les autres » (André Félibiien, 1619-1695)

Afin de contrer cette classification artistique, un nouveau paysage voit le jour : le « paysage historique » ou le « paysage héroïque » ; Le paysage est ainsi créé pour renforcer l’action du personnage central d’un mythe ou d’une histoire. Malgré cela, l’intrigue se fera de plus en plus petite au fur et à mesure pour laisser une pleine place au paysage.

Face à André Félibien, Roger de Piles estime que « la Peinture, qui est une espèce de création, l’est encore plus particulièrement à l’égard du paysage ». L’artiste est maître de disposer ces éléments comme bon lui semble sur sa toile. Dans son Cours de peinture par principes, il valorise le paysage champêtre. Il s’agit d’une approche qui se veut plus sensuelle qu’érudit, l’objectif étant d’avoir une plus grande harmonie dans l’ensemble et d’avoir une note de poésie. Il conclut, malgré cela, que le paysage est une mécanique qui doit servir l’objectif recherché. Le paysage de ruines est aussi passé au crible par Roger de Piles, pour lui, les ruines « élèvent la pensée par l’usage auquel on s’imagine qu’elles ont été destinées, comme nous voyons ces anciennes tours qui semblent avoir servi d’habitations aux fées, et qui sont devenues la retraite des bergers, et des hiboux ».

Les ruines sont un sujet qui mêlent les époques, animent l’imagination et ajoutent du pittoresque dans les paysages pour celui qui les regarde. C’est le choc des époques et des genres picturaux. La peinture de ruine réconcilie le paysage héroïque et champêtre. Selon le philosophe Georg Simmel au 19e siècle, « le charme de la ruine consiste dans le fait qu’elle présente une œuvre humaine tout en produisant l’impression d’être une œuvre de la nature ».

Le genre du paysage n’a pas toujours une bonne place dans la classification des historiens de l’art. En effet, au 17e siècle, en France, le paysage fait partie des genres les moins prestigieux. Il est considéré comme inférieur à la peinture de portrait, à l’histoire, la mythologie, la religion ou encore à la fable ainsi qu’à la peinture d’allégorie.

Le paysage est également une composante importante dans les scènes de bataille. Cela deviendra un genre à part entière dans les anciens Pays-Bas, à la fin du 16e siècle. Cette émergence de la peinture de bataille accompagne la montée en puissance de nouveaux monarques, de la naissance de l’Etat moderne, de l’évolution des techniques de combat, le tout redessinant la carte de l’Europe.

La peinture acquiert ainsi de nouveaux objectifs : représenter le territoire qui est en jeu, valoriser le conquérant qui peut être le commanditaire, théâtraliser la guerre qui n’est pas toujours spectaculaire.

C’est un savant tissage entre la peinture de paysage et la cartographie pour permettre au pouvoir de porter aussi loin que le regard.

Le paysage est souvent source d’imagination, ce qui ne sera plus le cas avec les panoramas. Il s’agit d’une représentation la plus large possible, qui peut être associé à des bruitages ou d’accessoires. Celui regarde ces panoramas entre à l’intérieur du paysage et le domine, ce qui n’était pas forcément le cas précédemment où il était plutôt un spectateur de l’action. Mais cela va être vite mis de côté avec l’apparition du cinéma, même s’il va garder un rôle important comme pouvait l’être les décors de théâtre. Le cinéma est une véritable révolution en ce qui concerne le paysage. Jusqu’à maintenant le peintre l’effleurait de son pinceau, alors que le réalisateur grâce à la caméra nous fait entrer dans le paysage tout entier.

L’exposition se termine avec la réinterprétation du paysage : réinventer le paysage et dépasser le réalisme de celui-ci. Cela suit l’évolution de la perception que nous avons du paysage avec la présence de la photographie et le cinéma qui donne le réalisme au spectateur, entraînant une nouvelle réflexion à propos de ce que doit être la peinture.

Vassily Kandinsky dans on ouvrage intitulé Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier (1910), établit que le peintre doit se libérer de l’injonction de représenter la nature en l’imitant. Il doit plutôt se fier à ce qu’il ressent et pense. Petit à petit, l’artiste va le libérer des règles de l’art qui prédominaient jusqu’alors.

Le paysage va devenir une création issue de la sensibilité de l’artiste et de son intellect. Les formes et les couleurs abstraites, les symboles, les rêves et les souvenirs deviennent les moteurs de création de ces mondes intériorisés des artistes.

La toile devient ainsi le support d’expression du peintre, ses émotions se transformant peu à peu en paysage, devenant les arbres, la mélancolie. Mais c’est aussi sa conscience qui sera mise en avant et il choisira les lieux qu’il désire représenter. L’écologie est un domaine qui va prendre de plus en plus de place, les artistes vont commencer à se demander si la nature n’a pas une conscience propre. Certains partageront leur opinion, notamment avec les cicatrices laissées par l’homme, comme la forêt de Fontainebleau a été le témoin des coupes massives.

George Sand écrira : « Quand la terre sera vaste et mutilée, nos productions et nos idées seront à l’avenant des choses pauvres et laides qui frapperont nos yeux à toute heure. Les idées rétrécies réagissent sur les sentiments qui s’appauvrissent et se faussent » Aujourd’hui, les philosophes et historiens de l’art mettent en avant cette crise de la sensibilité, nous invitant à renouer avec le vivant et le non-vivant : nous sommes tous, à notre échelle, des créateurs de paysages.

Et voilà le petit tour dans l’exposition Paysage. Fenêtre sur la nature. J’espère que cela vous donne envie d’aller vous perdre dans les nombreux paysages qui vous sont proposés, de stimuler votre imagination et de laisser vos sens vous guider.

L’exposition est visible jusqu’au 24 juillet 2023.

Voici le lien vers le site du Louvre-Lens pour organiser votre venue :

https://www.louvrelens.fr/informations-pratiques/

A bientôt pour de nouvelles découvertes ! 😊

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