Elicec vous emmène dans un des lieux de travail de sa guide conférencière pour y découvrir la nouvelle exposition temporaire. Elle met en avant une personnalité audomaroise : Henri Dupuis. Sa famille était originaire de la région, son grand père était médecin à Saint-Omer, mais son père et lui étaient rentiers. La fortune familiale a ainsi permit l’acquisition de certaines pièces aujourd’hui visibles dans les collections d’Henri Dupuis. En plus de ces collections, la fortune a été distribué sous la forme de donations auprès d’écoles ou d’hôpitaux, car il avait un souhait : être utile aux concitoyens.

C’est la mort de son père qui sera un élément déclencheur fort dans sa frénésie de collectionneur, notamment concernant la collection de coquillages, pour les autres collections, les acquisitions et récoltes ont déjà commencé. S’intéressant beaucoup aux sciences naturelles, il ne va pas rester oisif et partira sur le terrain pour récolter lui-même certains espèces sur la Côte d’Opale, pour les fossiles et coquillages, il participera à des ventes publiques ou ira faire ses achats sur les marchés pour les oiseaux, il tissera également des liens avec des collectionneurs étrangers pour se constituer sa collection de minéraux.
L’exposition a pour objectif de donner aux visiteurs un aperçu de ce pouvait être les collections dans ce que les audomarois appelle aujourd’hui le musée Henri Dupuis, qui n’est autre que la maison familiale, et qui est fermé depuis de nombreuses années au public.


Sur le palier de l’escalier d’honneur a été installé son bureau avec plusieurs objets reflétant les thèmes de ses collections, les sciences naturelles avec la composition à l’oiseau ou encore les céramiques avec le vase ou encore ce petit objet insolite pour les générations d’aujourd’hui qui n’est autre qu’un porte montre !
Le premier espace reprend la collection des beaux-arts et de mobilier : pas moins de 232 peintures et 352 pièces de mobilier qui ont été acheté par notre collectionneur. Dans la pièce sont réunis les tableaux et les meubles qui sont le mieux conservés et qui ont un intérêt. Les deux cabinets flamands sont juste splendides !


Cela permet à Elicec de se replonger dans cette notion de cabinet de curiosités. Mais qu’est-ce que c’est ?
Au départ, il s’agit bien de ces pièces de mobilier, qui en passant sont synonyme de richesse parce que réalisées avec les matériaux les plus nobles comme l’ébène, la nacre ou encore l’écaille de tortue. Ces meubles richement décoré était le moyen de cacher aux yeux de tous les trésors accumulés au cours des voyages, ce qui a été nommé le « grand tour ». Des fossiles, des coraux, des animaux naturalisés, des poudres aux vertus extraordinaire, … Petit à petit ce qui se trouve dans les cabinets de curiosités se diversifie, certains collectionneurs choisissent un sujet comme les sciences naturelles, les vanités, une période historique, … Le « must have » d’un cabinet de curiosité au 16e siècle était d’avoir un crocodile ! Eh oui, cet animal était entouré de mystère car il ne figure pas sur la liste des animaux que Noé doit sauver grâce à son arche. Mais alors, d’où vient le crocodile ?! Mystère et boule de gomme !
Par la suite, avec l’ajout des sculptures, des peintures, des instruments scientifiques, le meuble ne suffit plus et l’expression de « cabinet de curiosités » est étendu à la pièce entière.
D’ailleurs Henri Dupuis peindra plusieurs tableaux, il donne des cours de dessin, dont deux sont exposés dans l’exposition : deux natures mortes, l’une avec des ustensiles de cuisine et l’autre représentant un cabinet d’histoire naturelle.

Il s’inspire de la peinture flamande pour la représentation des cabinets de curiosités, tout en prenant des libertés car si ici, Henri Dupuis réalise une composition mettant en scène certaines pièces de sa collection (nautile, conus et autres coquillages, perroquet) ; la peinture flamande, quant à elle, représente toujours une vue d’ensemble du cabinet de curiosités, donnant au spectateur l’atmosphère d’une pièce saturée par les collections, comme ici chez Cornélis de Baellieur (œuvre exposée au Musée de Flandre lors d’un dépôt temporaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon).

Ensuite, direction la collection de fossile. Il faut avouer qu’Elicec est un peu dépassée par les collections d’histoire naturelle car il ne s’agit absolument pas de sa zone de confort… la collection d’Henri Dupuis est impressionnante : plusieurs milliers de fossiles, récoltés principalement sur la Côte d’Opale avec en pole position les fossiles d’oursins, plus facile à conserver dû à leur tests (= squelette), ainsi que des ammonites.

Mais Elicec et sa guide ont surtout été attiré par le fossile d’étoile de mer ! Rare car l’espèce n’a pas de squelette mais un corps mou, doué de la capacité de régénération. Eh oui, quand un de ses bras (l’étoile en a minimum 5 mais elle peut en avoir jusqu’à 50 !) est coupé, il repousse ! Cela rappelle aussi des souvenirs d’enfance quand elle récupérait des étoiles de mer sur la plage avec son frère.

Viens ensuite la salle des minéraux. Thème qui a déjà eu le droit à une exposition il n’y a pas si longtemps au musée. Exposition qui mettait en valeur la collection d’Henri Dupuis tout en mettant en parallèle un collectionneur privé. Dans la pièce, des photographies des étagères dans le musée Dupuis accompagnent la présentation : d’un côté les minéraux dits ferreux, avec également ce que nous appelons les gemmes, une vitrine comportant les agates ainsi qu’une malachite, et enfin une vitrine dédiée aux calcédoines. Cette dernière étant particulièrement appréciable en journée avec la lumière du soleil jouant les aspects nacrés de certains des minéraux présentés.



Contrairement aux fossiles, la collection de minéraux reflète la richesse métropolitaine. Ils sont issus de toutes parties de notre pays afin de montrer un échantillon le plus vaste des minéraux. Quelques photos en plus de calcédoine, qui sont vraiment belles à regarder dès que le soleil fait son apparition. Ici n’est représenté qu’une portion de cette collection comportant entre 5000 et 6000 pièces !



La pièce suivante présente la collection de coquillages, composée de pas de 40 000 pièces ! Trois ensembles sont visibles : les conus, les pectens (plus connus sous le nom de coquille Saint-Jacques) et les haliotis (surnommée « oreille de la mer » de par sa forme). Passionnée par les sciences naturelles et une envie de partage des connaissances, Henri Dupuis, présente certains coquillages coupés, pour que l’on puisse apercevoir la composition interne au mollusque, et si cela est possible il le dessine lorsque celui-ci est vivant.




C’est ensuite au tour des oiseaux naturalisés de faire leur entrée ! Même si grâce aux salons en enfilade, Elicec avait déjà aperçu certains d’entre eux.

Cette collection d’oiseau est intéressante au niveau nationale, car si l’on enlève Paris, il s’agit de la 10e collection en terme d’importance et nombre de spécimens, car il y 20 000 oiseaux naturalisés dans les collections. Le choix a été de les présenter en fonction de leur géographie : les oiseaux locaux que l’on peut retrouver notamment dans les espaces naturels du marais audomarois, et de l’autre les oiseaux exotiques. Le grand pingouin, espèce disparue, ayant quant à lui une vitrine à lui tout seul. Parmi les oiseaux locaux, Elicec a pu voir un hibou grand-duc, une chouette effraie, une chouette hulotte, un pic vert, un faucon pèlerin et crécerelle…


… et pour ce qui est des oiseaux exotiques, la vitrine présente un toucan, des paradisiers ou encore un kiwi ! Oiseau qui ne peut pas voler au vu de la taille minuscule de ses ailes, il n’est pas visible la journée et attend la nuit pour se nourrir. Il possède une vue déplorable mais un très bon odorat.

Pour terminer la présentation des collections d’Henri Dupuis, il faut se diriger ensuite vers les grands salons de céramiques. Henri Dupuis avait cette passion de la collection, le seul frein rencontré a été le manque de place dans sa maison. Chaque pièce avait une thématique précise, cela est un bon compromis quand la maison est ouverte au public. Par contre, concernant la céramique, il y en avait tellement, qu’il avait installé les pièces absolument où cela était possible : du sol au plafond. Au point que certains disent entrant dans la pièce : « j’ai envie d’ouvrir un parapluie en entrant dans ces salles, tellement j’ai l’impression qu’il va pleuvoir des assiettes ».


Et voilà ! En espérant que cela vous donne envie d’aller y jeter un œil. N’oubliez pas, le musée Sandelin est gratuit tous les dimanches!
Lien vers le site du musée pour préparer votre visite : https://www.musees-saint-omer.fr/