Direction la Baie de Somme en déambulant dans les rues du Crotoy. Le temps était changeant mais cela a permis de voir les couleurs du ciel picard, apprécié des peintres. Première étape, se garer ! un conseil, privilégiez les parkings à l’entrée, certes ils sont payants (à la journée) mais au moins vous êtes tranquille et le centre-ville ainsi que le bord de mer sont à peine à 10-15 minutes de marche.
Le premier élément sur la route est un monument dédié aux Frères Caudron. N’ayant pas eu le temps de visiter le musée dédié à ces frères à Rue, Elicec sait juste qu’ils ont été aviateurs et originaires de la Somme (une nouvelle raison de revenir à Rue et de visiter le musée!). Cette sculpture, qui a connu des déboires durant la Seconde Guerre mondiale (démontée et fondue par les Allemands), a été inauguré en 1923. Le monument est situé juste à l’entrée du jardin public, qui sera doté en 1932 d’un kiosque.

Ensuite, pour rejoindre l’écluse, Elicec se promène tranquillement dans les rues et découvre de belles façades, qui évoque le style balnéaire.


Petit à petit, l’écluse se rapproche et on aperçoit un bateau nommé le Saint-Antoine-de-Padoue. Le chalutier a été lancé à Étaples en avril 1970. Grâce au panneau, Elicec en apprend un peu plus sur son histoire, comme son armement adapté à la pêche au poisson plat (sole, raie, turbot), à la crevette, les crustacés. Entre autres, car d’autres filets permettent de pêcher le poisson rond et les coquilles Saint-Jacques. Désarmé en 1955 parce devenu obsolète face aux besoins de la pêche moderne. Il échappe à l’exercice d’incendie grâce à des passionnés qui avaient le souhait de le garder au Crotoy.


Nous voici arrivées au niveau de l’écluse, réalisées en 1865, permettant ainsi de lutter contre l’ensablement de la Baie suite à un détournement de la Somme. Une appellation interpelle Elicec : « bassin de chasse ». En quoi cela consiste ?
Quatre à cinq heures après la pleine mer, les portes des écluses s’ouvrent afin de libérer l’eau pour obtenir un courant plutôt fort, provoquant le phénomène de « chasse ». L’objectif est d’éviter la stagnation et l’accumulation des sédiments.

Lors d’un prochain passage au Crotoy, Elicec se laissera sûrement tenter par la promenade Manessier, peintre majeur de l’Abstraction, né en 1911 à Saint-Ouen.
Il est temps maintenant de repartir vers le centre-ville et découvrir certaines villas qui ont abrité certaines personnalités comme Guerlain, Taskin, Jules Verne…
Mais surtout la très belle villa « Le Souvenir », occupée aujourd’hui par l’hôtel Les Tourelles, reconnaissable avec sa couleur rouge et ses deux tourelles. L’hôtel est devenu comme un repère, car il est viable même de l’autre côté de la baie 😊 Anecdote, Le Crotoy est la seule plage avec une orientation au Sud !

Pour arriver jusqu’à l’église Saint-Pierre, c’est encore l’occasion de déambuler dans les petites rues et d’ouvrir les yeux sur les façades et petits détails et de passer devant les ruines du château !




Au 12e siècle, le seigneur de Saint-Valery fait fortifier sa ville, attisant la jalousie du comte de Ponthieu qui va faire ériger une forteresse au Crotoy. Il s’agissait d’un château de forme carrée flanqué d’une grosse tour ronde à chaque angle. Il était entouré d’un fossé remplit par de l’eau de mer. Le château a été détruit en 1674, suite aux nombreuses dégradations dues aux guerres successives (traité d’Aix-la-Chapelle en 1668). Aujourd’hui, une plaque est visible sur les vestiges.

Et voilà l’église Saint-Pierre 😊

Elle est composée de trois nefs, celle dédiée à Saint-Pierre est facile à reconnaître car c’est dans celle-ci que sont accrochées les maquettes des bateaux des pêcheurs déposées afin d’obtenir une protection divine.

Elicec a eu un petit coup de cœur pour ces maquettes suspendues mais également pour la fresque, située dans l’autre nef, peinte par Albert Siffait de Montcourt. Il a pris quelques libertés concernant la représentation du château. Une inscription est également visible : « Que voici un bon peuple, plut à Dieu, que je fusse si heureuse. Lorsque je finirai mes jours, que je puisse être enterrée en ce pays ». Phrase attribuée à Jeanne d’Arc, car elle a été emprisonnée sur Le Crotoy.




Avant la fin de journée et la prochaine étape picarde, il était impensable de ne pas s’arrêter au cimetière chinois de Noyelles-sur-mer à Nolette.

Il s’agit du plus grand cimetière chinois en France. Ici, se dresse 825 stèles, gravées d’idéogrammes. Un accord a été signé le 30 décembre 1916, pour permettre à des milliers de chinois de s’engager dans l’armée britannique en échange d’un salaire. Ils sont principalement assignés aux travaux de reconstruction des dépôts de munition, des voies ferrées, des hôpitaux et au nettoyage des champs de bataille, ou encore à l’enfouissement des corps. Beaucoup vont succomber à la grippe espagnole durant l’automne 1918. En 1919, ils avaient le choix, soit de rester en France ou alors de repartir au pays. C’est le retour en Chine qui a été privilégié par une majorité des chinois venus sur le continent.


Quand nous évoquons les combats de la Première Guerre mondiale, dans la région, nous avons tendance à évoquer principalement le front et les tranchées, en oubliant l’arrière ou ceux qui ont permis la reconstruction des zones dévastées. Ne les oublions pas…
Et voilà pour cette virée au Crotoy, à bientôt pour de nouvelles découvertes ! 😊
