Elicec adore se déplacer dans les Hauts-de-France (et ailleurs !) avec sa guide conférencière, mais depuis quelques mois, elle a élu domicile dans une structure culturelle à proximité de Saint-Omer. Sa guide y est notamment chargée de médiation et d’accueil, ce qui lui permet de souffler un peu… même les jours de repos ne sont pas vraiment de tout repos car elles partent toutes les deux en vadrouille dans la région !

Depuis peu, Elicec s’intéresse de façon plus approfondie à l’histoire d’une ville en particulier : Thérouanne. Mais pourquoi le nom de cette commune est-il connu encore de nos jours ? Parce qu’il s’agissait du chef-lieu des Morins ? Parce qu’Audomar en était l’évêque ? Parce que l’armée de Charles Quint a rasé la ville ?
C’est un peu tout cela à la fois, et Elicec vous invite à faire un petit tour du propriétaire !

Remontons le temps pour arriver à l’époque des Morins. Peuple gaulois surnommé « les hommes du bout du monde » par Virgile, tout simplement parce qu’à l’époque lorsque tu habites Rome, tu n’as pas d’avion à destination du Nord de la Gaule ! Mais plutôt tes pieds si tu n’as pas un sou en poche ou un cheval si cela est le cas.
Dans ce premier espace, découvrez en quoi « Tervanna » ou « l’enclos sacré des taureaux » avait déjà une place dans l’Antiquité. Sans trop en dévoiler, voici quelques informations pour ceux qui ne pourraient pas forcément venir sur place. Des pièces romaines et gauloises sont présentées dans cette espace, permettant ainsi de préciser que l’occupation de la ville est ancienne, mais surtout laisse notre imagination vagabonder lorsqu’il s’agit de découvrir quel animal est représenté sur cette pièce gauloise. Avez-vous une idée ?

Ce qui plaît beaucoup à Elicec, c’est la présence d’objet du quotidien à l’époque de la romanisation du Nord de la Gaule. Une vitrine entière est consacrée à cela : la religion, les arts de la table, tout y passe…
Depuis son arrivée, Elicec a pu apprendre de nouvelles choses concernant l’Antiquité, notamment à propos de l’hygiène et de la mode. Les camées que nous retrouvons volontiers aujourd’hui montés en boucle d’oreilles, pendentif, bague ou broche étaient très appréciés par les riches romaines.

Le parfum aussi a été un sujet approfondi dans le cadre de la visite merveilleuse mise en place par l’Office de Tourisme et qui s’est déroulée début décembre. Cette aryballe contenait l’huile parfumée que l’on prélevait avec des bâtonnets. Par contre, qui pouvait imaginer que le parfum était l’apanage des hommes dans l’Antiquité et qu’ils préféraient l’odeur de rose ou de jasmin ? Les femmes quant à elle ne devaient plus mettre de parfum après avoir enfanté ! Cette visite merveilleuse a été l’occasion de se pencher sur la question du parfum à travers les époques, et cela fut bien enrichissant : contrairement à ce que l’on pense fréquemment, le palmarès des périodes où l’hygiène corporelle est la plus importante correspond à l’Antiquité et le Moyen Age, tandis que les parfums seront la solution pour camoufler les effluves nauséabondes du corps dès la Renaissance !

Et surtout à quoi peuvent bien servir ces deux objets ?


Les recherches pour la création de visites peuvent parfois vous emmener sur des sujets parfois tabous, comme ces jetons qui ont mis la lumière sur certaines pratiques dans ayant lieu dans les lupanars… (rassurez-vous ces jetons ne proviennent pas de ces lieux ! )

Un dernier élément présent dans l’espace et apprécié par Elicec : la table de Peutinger. Elle nous permet aujourd’hui grâce à la copie médiévale de découvrir l’étendu de l’Empire romain grâce à ces voies de circulation.

Et nous avons une expression dans le langage français qui se vérifie sur le terrain grâce à ce document : « tous les chemins mènent à Rome ». Vous n’y croyez pas, alors regardez le document d’un peu plus près. Paris n’a rien inventé en terme de centralisation !

Quittons l’Antiquité pour aller au Moyen Age !

Comme Elicec, partez à la découverte d’objets de la vie quotidienne, découvrant ainsi des dés à coudre, des épingles, une bague en or, des moules …


Cet espace est l’occasion d’aborder l’importance de la ville de Thérouanne à l’époque médiévale. La raison ? Parce qu’elle est le siège du diocèse ! Audomar est nommé évêque de la ville, puis à la demande du roi Dagobert, vient convertir la population de Sithieu (actuelle Saint-Omer) et du territoire, au sens large du terme.
Avec les cartes, mais surtout les matrices des sceaux d’évêques, on comprend petit à petit la place de la ville… Les sceaux sont principalement des sceaux d’évêques (facile à reconnaître, ils sont en forme d’amande ! 😉), en prime quelques détails de ces éléments, juste pour le plaisir des yeux et admirer les détails.




Mais une autre vitrine a attiré l’œil d’Elicec, mais qu’est-ce que cela peut bien être ?


Le cartel indique : ampoules de pèlerinages. Cette fois-ci, la guide d’Elicec restera muette et vous invite à venir lui poser la question 😊
« Diocèse » et « évêque » indiquent que la ville possède une cathédrale. Difficile de la trouver en ville, pour des raisons purement techniques qui seront évoquées juste après, mais la voici en maquette.

Superbe maquette en papier réalisé par Honoré Bernard, une des grandes figures de l’archéologie concernant Thérouanne. Il manque un bout de la nef sur la gauche, car cette partie-ci correspond à du terrain ne faisant pas partie du site archéologique, et ainsi non fouillé par l’archéologue. Les détails sont surprenants, on y voit même les statues composant le « Grand Dieu de Thérouanne », conservées actuellement dans la cathédrale de Saint-Omer. Si, Si, je vous assure, regardez par vous-même ! Là, juste au-dessus de la porte et du tympan !

La Maison de l’Archéologie vous permet également de découvrir quelques éléments appartenant à la cathédrale découverts lors des fouilles archéologiques. Ici, voici la préférée d’Elicec : la petite tête gothique représentant un diablotin 😊

Pour terminer avec le Moyen Age, Elicec s’est arrêté sur une pièce maitresse de l’espace : le pavage qui se trouve au centre. Retrouvé lors des fouilles préventives, en vue de la construction d’un bassin de rétention d’eau à Saint-Martin-d’Hardinghem, voici que les archéologues trouvent quasiment 200 m² de pavage en terre cuite !
Voici les carreaux qui ont été restaurés, les autres étant conservés dans les locaux de la Maison de l’Archéologie de Dainville (à côté d’Arras) et qui sont en attente de restauration (mais surtout attendent les budgets !).


Elicec allait oublier les enluminures ! Sa guide est en totale fascination devant cet art. Des reproductions d’une Bible conservée à la BAPSO de Saint-Omer sont présentées, en voici trois détails (pour les autres, il faudra venir !)



Souvent, quand le nom de la ville de Thérouanne est prononcé, c’est pour sa destruction au 16e siècle… et c’est le sujet du troisième espace.

Cette maquette est très intéressante pour se représenter la ville telle qu’elle était avant le passage de l’armée de Charles Quint. N’oubliez pas qu’à l’époque nous ne sommes pas français ! Partie intégrante du comté de Flandre, avant d’appartenir au duché de Bourgogne, puis à la maison des Habsbourg suite à plusieurs mariages ; Charles Quint, par le biais de la succession, récupère l’Artois, la Flandre (comprenant à l’époque le Nord de la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, rien que çà !), la Bourgogne et l’Espagne… avant de gagner l’élection du Saint-Empire Romain Germanique face au roi François Ier.
C’est ce roi de France qui fortifie la ville avec les remparts visibles sur la maquette, remparts considérés comme ultra-moderne pour l’époque. C’est ainsi que la ville devient l’ « un des deux oreillers sur lesquels le roi de France peut dormir » 😉

1553 : la date incontournable pour la ville car elle signifie le passage de l’armée impériale suivie de sa destruction pure et simple. 7 semaines de siège …


Mais surtout, la lettre ordonnant cette destruction est présentée à la Maison de l’Archéologie ! Celle où Charles Quint demande aux États d’Artois les 2000 pionniers promis afin de démanteler les fortifications et la ville de Thérouanne. Le seul bâtiment ayant survécu à ce démontage est la chapelle de Nielles (ouverte le dimanche après-midi pendant la saison estivale).



Le dernier espace met en avant l’importance de l’archéologie dans la compréhension de l’histoire de Thérouanne après cette destruction, de la reconstruction à l’intégration dans le label du Pays d’Art et d’Histoire de Saint-Omer. Le Programme Collectif de Recherche est également cité, car il permet le rassemblement, l’analyse et la classification de tous les documents ayant trait à la ville.
Thérouanne a encore de nombreux secrets à nous dévoiler, le futur nous le dira !
Elicec espère vous avoir donné envie de passer à la Maison de l’Archéologie de Thérouanne 😊
Elle est gratuite et ouverte selon les horaires suivants :
- D’octobre à mai : du mardi au vendredi de 14h à 17h et le week-end de 14h à 18h.
- De juin à septembre : du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Vous souhaitez des informations plus précises sur notre programmation, pour réserver une visite, voici les contacts :
- 06.43.85.15.47
- Maisons-pah@aud-stomer.fr
La programmation est également visible sur le site suivant : www.patrimoines-saint-omer.fr/L-agenda
A bientôt ! 😊
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