Où la salamandre est reine !

Cet article est particulier pour Elicec et surtout pour sa guide, car c’est dans ce lieu splendide que beaucoup de choses ont évolué, notamment au niveau professionnel. Tout démarre avec une candidature au poste d’agent de surveillance et d’accueil, pour se poursuivre par un entretien la semaine suivante et se terminant par une saison en tant qu’agent de visite et de surveillance au château de Chambord ! O_O

Deux semaines pour préparer le déménagement, rendre les visites guidées déjà positionnées dans l’agenda sur les mois suivants…. Une nouvelle aventure démarrait !

Aventure qui se poursuit lorsque qu’Elicec et sa guide s’arrête sur la route des vacances pour venir le voir à nouveau, ne se lassant jamais de ce château et depuis cette saison en 2016, le château a été meublé ! En 2019, pour les 500 ans de le Renaissance en Val de Loire, de nombreux événements avaient été organisés. Et le réaménagement des espaces du château de Chambord en faisait partie. Nous sommes d’accord que l’été 2019 a été chargé du côté de la guide d’Elicec avec la prise en main du nouveau poste en tant que médiatrice pour ce site culturel qui a déjà son article (https://danslespasdececile.blog/2019/12/08/plongez-au-coeur-de-lhistoire/) et qu’elles n’ont pu découvrir cet aménagement que l’été dernier….

Let’s go ! Partons à la redécouverte de ce symbole architectural 😊

Le roi François Ier a été considéré comme un « roi bâtisseur ». En effet, il a fait construire mais aussi modifié plusieurs châteaux : Blois et Amboise seront transformés alors que Fontainebleau sera reconstruit. Et à partir de 1519, il lancera la construction du château de Chambord qu’il ne verra malheureusement pas fini, car il sera achevé sous le règne de Louis XIV (dans le plan que nous lui connaissons de nos jours) en 1685 !

La construction démarre avec le donjon qui est terminé en 1539 lors de la visite de Charles Quint. Un seul objectif, impressionner l’empereur avec la construction de ce château sur un terrain marécageux et plutôt éloigné du pouvoir. A la fin du règne de son fils, le roi Henri II, le château n’est toujours pas fini car l’aile abritant la chapelle (l’aile gauche quand vous êtes côté cour du château) n’est pas encore couverte, et concernant l’enceinte fermant la cour, il n’y a que les murs de façade.

Les travaux ne reprendront que 120 ans plus tard, avec les restaurations (voûtes du donjon, toitures et la tour lanterne) entamées par Gaston d’Orléans. Comme dit précédemment, c’est Louis XIV qui décidera de l’achèvement du château, en confiant le projet à Jules Hardouin-Mansart. Nous devons également au roi Soleil, l’assainissement des marécages et le début de l’aménagement du parc, le percement du canal et l’installation d’écuries.

Ce château de Chambord n’a jamais eu vocation à être un château pour y vivre continuellement. C’était surtout le moyen pour François Ier, et ses successeurs, d’impressionner les ambassadeurs et têtes couronnées. François Ier n’a séjourné que 72 jours ! Pour Louis XIV, c’était l’occasion d’organiser de grandes parties de chasse dans le domaine ou encore d’y organiser des divertissements. Molière y jouera pour la première fois Le Bourgeois Gentilhomme, en 1670 😉 (dans le bras de croix sud du premier étage du donjon).

Louis XIV a également légèrement modifié le plan du donjon afin de pouvoir y installer ses appartements d’apparat, soumis à une étiquette très précise, entrainant la fermeture d’un des bras de croix du donjon (l’escalier monumental à double révolution permettant l’accès aux différents étages est au centre d’une croix).

Le château sera habité de manière plus durable à partir du règne de Louis XV, par Stanislas Leszczynski, roi de Pologne exilé entre 1725 et 1733, puis par le maréchal de Saxe (à la suite de sa victoire à Fontenoy en 1745). Ainsi, les aménagements dans les appartements du premier étage (déjà visible avant l’ajout du mobilier en 2019) sont ainsi réalisé avec des ajouts de parquets, boiseries et autres petits cabinets.

Le château va échapper à la destruction pendant la Révolution. En 1821, l’ensemble du domaine est offert au duc de Bordeaux (par le biais d’une souscription nationale), petit-fils de Charles X, qui devient le comte de Chambord. Il n’y fera qu’un bref séjour mais même malgré son éloignement, il continuera à être attentif à l’entretien du château et de son parc. C’est d’ailleurs à cette époque que le château sera ouvert au public !

Le dernier et actuel propriétaire du château, depuis 1930, est l’Etat, d’où l’appellation de Domaine national. Le choix de l’époque est de présenter l’édifice dans son état le plus proche des plans de la Renaissance : les toitures à la Mansart sur l’enceinte basse sont supprimées, donnant ainsi au château son allure actuelle.

Partons désormais découvrir l’intérieur du château avec le donjon, parce qu’il faut bien commencer par quelque part! Dans celui-ci se présente plusieurs espaces pour avoir un premier aperçu du château. Une salle avec la projection d’un film, vous replace dans le contexte et vous initie aux secrets architecturaux du château afin de comprendre son plan et sa distribution complexe. Les trois autres salles sont thématiques : salle des chasses, salle des Illustres et la salle des Bourbons qui permettent aux visiteurs de mettre des visages sur les différents souverains, leurs épouses ou encore les propriétaires successifs du château.

Ce qu’Elicec et sa guide ont découvert, c’est l’aménagement des bras de croix avec l’ajout de mobilier permettant ainsi de comprendre le concept de cour itinérante. Parce qu’à l’époque de François Ier et encore après, la cour se déplace avec tout son mobilier ! Le roi a ainsi des lieux de chute, mais il n’y réside parfois que quelques jours avant de se déplacer à nouveau.

La visite du rez-de-chaussée se termine par les cuisines du 18e siècle qui ont été réaménagées et ouvertes au public durant la saison estivale 2016. Toutes les traces anciennes qui ont pu être conservées, sont aujourd’hui encore visibles pour le visiteur attentif. Avec cette présentation, le visiteur découvre ou complète sa connaissance de la gastronomie avec des explications données sur les différentes pièces présentées dans les trois salles : le four à pâtisseries, le moule à gaufres, le potager, le billot, la turbotière, le lèchefrite… Sans oublier de donner des informations sur les pratiques de l’époque concernant les boissons, les viandes, les poissons, le personnel de cuisine…

La suite de la visite se poursuit par l’accès à l’aile gauche du château abritant la chapelle au premier étage. Pour y accéder, le visiteur emprunte le petit escalier à vis, puis le balcon extérieur avant de longer le couloir menant à la chapelle proprement dite ! Ce balcon extérieur avait une utilité particulière, cela n’était pas juste pour profiter du soleil, mais surtout parce que tout le monde ne pouvait pas emprunter le même chemin que le roi (étiquette oblige !) Une chapelle avec un plafond qui n’est pas terminé, en ce qui concerne le décor. Certains médaillons ont été sculptés, mais pas tous, vous reconnaîtrez le soleil de Louis XIV parmi eux 😊.

Sans oublier la vue sur le village de Chambord, niché au sein du domaine, ici une vue sur quelques habitations ainsi que la petite chapelle (n’hésitez pas y entrer si elle est ouverte lors de votre passage dans le domaine)

Ce sont les appartements aménagés au 18e siècle qui sont ensuite visibles, en découvrant ainsi les différents espaces comme la garde-robe, la chambre à coucher et petits cabinet nécessaires à la vie quotidienne.

Après la découverte des appartements du 18e siècle et le théâtre à l’époque de Louis XIV, il reste un espace dédié au comte de Chambord, mais au vu de la file d’attente monstrueuse ce jour-là, Elicec et sa guide (qui a eu l’occasion de l’arpenter pendant les heures de surveillance) ont fait l’impasse ^^’ pour aller directement vers l’aile François Ier et son logis !

Pendant la visite du logis, les différentes pièces ont elles aussi été aménagées avec du mobilier pour donner une idée aux visiteurs de l’ambiance et de la fonction des différentes pièces traversées : salle du roi, le cabinet de travail, la chambre, la garde-robe et l’oratoire. Ce que la guide d’Elicec appréciait, lors des visites guidées, c’était d’ouvrir cette porte secrète dans la chambre, d’emprunter l’escalier et d’emmener les visiteurs dans les parties non ouvertes au public 😉

Sans oublier, que depuis les fenêtres du logis du roi, les jardins réalisés en 2016 peuvent être vus avec un peu de hauteur avant de les voir depuis les terrasses (qui est sûrement le meilleur point de vue !)

Après un tour dans les appartements, le visiteur partira à la découverte des appartements de la Reine, des appartements de parade aménagés par Louis XIV et ceux du Gouverneur.

Ensuite, c’est le moment d’emprunter le fameux escalier à double révolution, si cela n’a pas encore été fait. Escalier qui serait inspiré de Léonard de Vinci, et qui est juste magnifique dans sa composition architecturale. Deux escaliers avec de points de départ différents qui s’enroulent autour d’un axe central commun, comme l’hélice d’ADN, encore les deux parfums d’une glace à l’italienne !

Le deuxième étage du donjon, et principalement les bras de croix entourant l’escalier est l’endroit préféré du château pour Elicec et sa guide. Ces voûtes avec 400 caissons sculptés de salamandres et la lettre « F » O_O

Le premier étage a accueilli le théâtre sous Louis XIV, au 18e siècle le maréchal de Saxe installe le théâtre ici au 2e étage, sous les voûtes sculptées. Pour retrouver le bras de croix ayant abrité l’espace de théâtre, partez à la recherche de la salamandre dorée. Le maréchal avait effectué quelques modifications (il a fait peindre les caissons, a ajouté des sculptures) La scène était côté fenêtre et le plancher était installé en pente et vers le public, disposé dans le parterre, alors que les loges d’honneur étaient dans l’escalier et sur les côtés de celui-ci. En grand passionné de théâtre, il assura l’entretien de la troupe de Favart dès qu’il s’installa au château. De nombreuses pièces de Marivaux y seront jouées.

Dans les quartiers du donjon ont été ajoutés des explications sur l’organisation des pièces composant un quartier (4 par étages, nichés entre 2 bras de croix et le tout se reproduisant à tous les étages du donjon). Le quartier est vide de son mobilier, cela peut sembler étrange mais en même temps peut permettre de se faire une idée de ce à quoi ressemble le château lorsqu’il n’est pas habité. Pour la fonction des pièces, elles reprennent en globalité l’agencement de ce qui a été vu dans le logis du roi (exception faite de l’oratoire). C’est par la même occasion d’admirer les portes de bois sculptées de salamandre, emblème de François Ier.

Les bras de croix du donjon vont également avoir une autre utilité pendant la Deuxième Guerre mondiale (c’est également la cas pour la chapelle) : lieux de stockage pour les caisses contenant les œuvres d’art des musées à mettre à l’abri.

En effet, en août 1939, une répétition a été réalisée pour que tout se déroule correctement le jour où les collections des musées devraient être évacuées. Le château était un arrêt intermédiaire pour toutes les œuvres avant d’être envoyées dans les institutions en zone libre, qui avaient été choisies. C’est ainsi que La Joconde a effectué un très bref séjour chambourdin. La caisse était reconnaissable car elle possédait un signe distinctif particulier. D’autres œuvres à la renommée internationale sont aussi passées par Chambord : La Victoire de Samothrace ou encore La Vénus de Milo 😉

La convention de La Haye, signée en 1907, interdit à l’occupant de s’emparer des œuvres d’art nationales (mais n’empêchera pas le pillage des collections particulières), ce qui entraînera pour la France un départ des caisses dès le mois de janvier 1945. L’armée allemande connaissait le contenu et la destination des caisses car dès qu’il y avait des trajets dans la zone occupée, un laisser-passer était nécessaire. En 1942, Koch Zeuthen, professeur aux Beaux-Arts de Berlin et ami personnel d’Hitler, réalise une série d’esquisses du château lorsque les œuvres d’art sont stockées avant de continuer leur voyage.

Le deuxième étage abrite également la galerie des Trophées qui se situe dans le couloir de l’aile gauche (au-dessus du couloir menant à la chapelle). Mais surtout ne pas prendre l’escalier en colimaçon qui se trouve au bout de la galerie, sinon le clou du spectacle n’aura pas été admiré : les terrasses et le point de vue du château, de ses jardins et du domaine à 360°

En reprenant l’escalier pour descendre, ne pas oublier de lever la tête pour admirer les décors présents dans cette partie de l’escalier. Peut être que lors de votre visite vous l’avez remarqué, mais l’escalier à double-révolution est le seul élément d’architecture concentrant les éléments décoratifs. Son objectif, attirer l’œil et impressionner celui qui le regarde ! 😉

Si vous ne les avez pas visités au début de votre visite, il est temps d’aller faire un tour sur le parterre Nord abritant les jardins à la française, qui vous permettent d’avoir aussi une très belle vue de la façade du château qui a été restauré récemment.

Et parce qu’Elicec est sympa, voici quelques photos d’espaces qui ne sont pas visibles en libre, mais découvert par sa guide lors de sa première semaine de formation au château 😉

Et pour la route, une dernière salamandre sculptée avant une photo de votre serviteur devant le château lors de l’état des lieux de départ de son logement (un mois après avoir quitté son poste au château).

A très vite pour de nouvelles aventures et de lieux à vous partager.

Site du château pour préparer votre future visite : https://www.chambord.org/fr/

Attention à votre sens de l’orientation pendant votre visite, c’est à y perdre son latin ! Je serai ravie de vous accompagner dans cette découverte, alors n’hésitez pas à me contacter via le formulaire sur mon site internet www.danslespasdececile.com

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