Elicec vous emmène au Musée de l’Hôtel Sandelin pour y découvrir le nouveau focus d’estampes japonaises. En effet, le musée possède une collection d’estampes qui ne peuvent pas être exposées de manière continue. La solution, faire des rotations en fonction d’une thématique pour pouvoir présenter aux visiteurs petit à petit les collections.
D’ailleurs le précédent focus sur le théâtre japonais avait déjà fait l’objet d’un article : https://danslespasdececile.blog/2020/03/18/kabuki-ou-no/
Cette fois-ci, ce sont les Bijin qui sont à l’honneur.

Le mot lui-même peut être traduit comme « beauté » et il est souvent associé à la beauté féminine. Mais le terme est également utilisé dans les textes pour la description d’une forme d’estampe japonaise ukiyo-e (que l’on peut traduire par « image du monde flottant ») : le bijin-ga (traduit par « la peinture de jolies femmes »). Les estampes gravées sur bois se développent énormément lors de la période d’Edo (1603-1668) et ce mouvement va rencontrer un grand succès à la fin du 19e siècle dans les pays occidentaux.
Mais revenons sur le sujet des bijin qui lance la gravure sur bois au 18e siècle à Edo. Son sujet ? De belles femmes, elles sont le plus souvent réelles et célèbres, que l’on représente dans une vie quotidienne idéalisée. Elles sont reconnaissables avec leurs habits qui sont élaborés et qui arborent des couleurs vives.


Deux artistes importants concernant les estampes bijin :
- Harunobu Suzuki, qui joue un rôle important dans l’apparition de la polychromie (présence de la couleur) dans les estampes en 1765. Ses estampes sont appelées « images de brocart » (nishiki-e). Il fait partie des plus célèbres artistes d’estampes japonaises. Dans ses représentations de bijin, nous retrouvons des femmes ordinaires et des jeunes filles du peuple, ainsi que de célèbres courtisanes d’Edo. La particularité est que celles-ci sont représentées dans leur environnement quotidien.
- Utamaro Kitagawa, se lance en réalisant des estampes d’acteurs de kabuki, puis des beautés féminines à tendance érotique au début de l’ère Tenmei (1781-1789). La vie quotidienne est aussi omniprésente dans ses représentations. Les courtisanes célèbres qu’il représente avec une silhouette mince et des kimonos élégants tombant en plis suggestifs.

La représentation de ces courtisanes sur des estampes était un moyen de se représenter ces beautés, que peu de gens de la classe moyenne japonaise pouvait côtoyer. Il n’était pas rare que le nom de ces belles femmes soit présent sur l’estampe où elles apparaissaient. Mais c’était sans compter sur la censure ! Seules les courtisanes du Yoshiwara pouvait voir leurs noms apparaître. Utamaro fait partie des artistes qui vont déjouer le système en insérant le nom des courtisanes grâce à des rébus, qui seront plus tard eux aussi soumis à la censure…

Cette estampe, réalisée par Harunobu Suzuki, représente Osen devant sa maison de thé. Elle fait partie des célèbres beautés et a été souvent représenté par notre artiste. Cette estampe regroupe un certain nombre d’objets spécifique à la bijin : sa pipe, le mobilier où l’on peut apercevoir le matériel pour le thé, la plateforme où vont s’asseoir ses clients.



Pour terminer l’article, attention à ne pas confondre les courtisanes et les geisha, qui constitue un tout autre métier même si pendant l’ère d’Edo, les deux étaient régulièrement confondues. Pour en savoir plus sur les geisha et ne plus faire l’amalgame, je vous invite à suivre le lien suivant : https://www.vivrelejapon.com/a-savoir/comprendre-le-japon/metier-geisha
Voici le lien du Musée Sandelin pour préparer votre venue : https://www.musees-saint-omer.fr/
Avant de quitter l’article, voici le lien de la page Facebook du Musée Sandelin (https://www.facebook.com/MuseeSandelin/), des publications donnent des informations sur les collections japonaises.
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